Santé mentale et Covid-19. Que peut-on faire ?
ALAN WHITE
Consultant HSE
EazySAFE
Sans cadre de référence personnel, impossible de dire avec certitude ce qu’il faudrait ou ne pas faire pendant cette crise. En vérité, personne n’avait jusqu’ici vécu de pandémie mondiale et nous subissons ainsi tous les effets de la peur et de l’incertitude sur notre santé mentale.
Alors que les effets du confinement s’imposent à nous tous, nous sommes confrontés aux nombreuses frustrations qui en découlent sur notre vie personnelle et professionnelle. Notre liberté est restreinte, nous ne pouvons plus satisfaire nos besoins sociaux et nous craignons de tomber malades ou de voir nos proches contracter la maladie. Sans compter les implications économiques que tout cela entraîne. Sans faire la liste de toutes les sources d’inquiétudes possibles, on peut sans conteste dire que les nombreuses catastrophes qui pourraient nous arriver nous chamboulent. Il serait bon de nous rappeler régulièrement ces trois principes pendant cette crise. Et aussi de nous dire qu’elle finira par passer.
Avec tant de paramètres sur lesquels nous n’avons pas prise, il est tout d’abord important d’accepter qu’il est parfaitement normal d’éprouver des sentiments négatifs difficiles. Nous ne sommes pas faits pour rester dans l’insouciance et la décontraction en période de crise. Les mécanismes de défense primaire de notre corps ont évolué de façon à nous préparer au combat ou à la fuite lorsque nous nous sentons en présence d’un danger.
Lorsque nos vies sont totalement chamboulées, nous devons mettre en place de nouvelles actions pour contrebalancer nos propensions négatives naturelles. Savoir reconnaître la présence du danger dans nos vies nous protège, mais vivre en permanence en mode danger peut avoir des effets durables sur notre bien-être. Avant de partager avec vous certains points qui m’aident à traverser cette épreuve, je voudrais commencer par souligner trois principes auxquels je crois :
- Nous sommes beaucoup plus forts que ce que nous croyons.
- Beaucoup plus résilients aussi.
- Et nous sommes capables de nous adapter à presque toutes les situations auxquelles nous sommes confrontés.
Il serait bon de nous rappeler régulièrement ces trois principes pendant cette crise. Et aussi de nous dire qu’elle finira par passer. En effet, toute expérience humaine, qu’elle soit bonne ou mauvaise, est temporaire. D’ici là, voici quelques éléments qui me permettent de faire face.
Faire preuve de gratitude
Je place en tout premier lieu la gratitude. Savoir être reconnaissant chaque jour de toutes les bonnes choses qui remplissent nos vies. Lorsque l’on ressent un flot d’émotions négatives, on se focalise très vite sur tout ce qui pourrait mal tourner et sur tout ce qui nous manque dans notre vie à ce moment précis. Se rappeler ou, encore mieux, noter les choses dont nous sommes reconnaissants nous aide à prendre conscience de tout ce qu’il y a de bien dans notre vie. Par exemple : Je ne peux pas voir mes amis et ma famille en ce moment, mais le fait de les savoir en sécurité et en bonne santé m’apporte du réconfort.
Garder le contact
Nous sommes des animaux sociaux. Nous avons besoin de tisser des liens avec les autres et cela, plus que tout autre aspect de la crise, pourrait avoir un effet négatif sur notre bien-être personnel. Alors que nous passons tout notre temps à la maison, on peut facilement tomber dans le piège de ne pas faire l’effort de contacter nos amis et nos proches. Peut-être avons-nous peur de les déranger en les appelant trop souvent ou bien on se dit qu’on aura peu de choses à se raconter en ce moment en raison du manque d’activité dans notre vie ? En tout cas, il est important de rester tous les jours en contact avec sa famille, ses amis, ses collègues et son entourage, quand bien même le seul sujet de discussion porte sur le repas du soir. Garder le contact est important et nous aidera tous à traverser cette épreuve.
Mettre un nom sur les sentiments pénibles
Les sentiments, en particulier les sentiments négatifs, peuvent très vite devenir écrasants si nous les laissons s’installer. Nos sentiments négatifs ont tendance à se nourrir mutuellement et à prendre rapidement de plus en plus de place. On peut alors très vite se retrouver pris dans la peur, l’anxiété, la frustration, la colère voire la dépression. Beaucoup essaient de refouler ces sentiments dans l’espoir qu’ils disparaîtront si nous les ignorons. On cherche à se distraire en compulsant de manière mécanique les infos, en nous adonnant aux tâches du quotidien, ou parfois en abusant de substances comme l’alcool comme mécanisme de défense.
Mettre un nom sur ces sentiments réduit l’emprise qu’ils ont sur nous. En effet, le fait de dire à une personne de confiance ou bien à soi-même que l’on ressent de l’anxiété, de la frustration ou une baisse de moral peut alléger le poids que ces sentiments ont sur nous et nous permettre de les voir pour ce qu’ils sont : des indicateurs que nos besoins ne peuvent être satisfaits. Il est ainsi possible d’identifier le besoin non satisfait et de voir si on peut trouver une solution pour y répondre. Par exemple, si l’on se sent déprimé, c’est peut-être que quelqu’un nous manque. Dans ce cas, il suffit de l’appeler.
Préserver votre cerveau
En ce moment, nous sommes nombreux à scruter les dernières nouvelles consacrées au Covid-19, à consulter régulièrement les fils infos pour connaître les dernières avancées et développements. Toute le monde ou presque s’est plongé dans les statistiques et peut citer le nombre de cas de la maladie dans le pays à un instant T. Même s’il est important de se tenir informé des derniers développements et recommandations de santé publique, il est tout aussi important de consommer ces informations modérément de manière à ne pas se laisser submerger.
Autrement dit, il ne faut pas rester rivés sur les infos en permanence. Par contre, on peut nourrir son cerveau par le biais d’autres moyens plus productifs. Lisez, faites de l’exercice, soyez créatifs, dessinez, écrivez ou cuisinez. Tout ce qui sollicite notre cerveau de manière plus positive stimulera notre capacité à mieux traverser cette période difficile.
Réseaux sociaux
Il faut faire très attention à la façon dont nous utilisons les réseaux sociaux. S’ils constituent un excellent moyen de rester en contact avec nos proches et nos amis, ils peuvent nous amener à nous comparer à d’autres, y compris sur la façon dont nous vivons la situation actuelle. Et cela, presque toujours à notre désavantage. Les réseaux sociaux sont remplis de personnes toujours prêtes à nous inciter à apprendre de nouvelles choses, à développer des idées pour notre travail ou encore à stimuler notre créativité en période de confinement. Si vous vous en sentez capable, alors tant mieux. Pourtant, pour la plupart d’entre nous, se lever, s’habiller et remplir les obligations du quotidien relève déjà du défi. Alors ne tombez pas dans le piège de la comparaison et ne vous mettez pas la pression.
Demander du soutien
Ce dernier point est peut-être le plus important. Si vous vous sentez stressé, anxieux ou déprimé, n’hésitez pas à demander de l’aide. Lorsque notre santé mentale est en jeu, il n’y a vraiment ni gagnant ni perdant. Nous sommes tous dans le même bateau, et si vous vous sentez dépassé, il est essentiel d’aller chercher sans attendre le soutien dont vous avez besoin. Qu’il s’agisse d’en parler à un proche ou un ami ou bien de faire appel à un professionnel, prendre soin de soi est LA chose qui doit primer, pour vous comme pour les personnes qui vous sont chères.
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